Tuesday, August 5, 2014


Niger/Developpement

Le Niger doit mener sa révolution verte

Par Mman-Lawal Mossi Bagoudou
Economiste-Statisticien







L’actualité de ces derniers jours m’oblige à revenir sur mon thème de prédilection et affirmer tout de go que le Niger doit mener sa révolution verte. Ne riez surtout pas cher amis. Nous n’avons pas le choix. Et c’est la seule façon de nourrir une population en croissance quasi exponentielle. Nous en avons les moyens et la compétence.  La révolution verte est une politique de transformation des agricultures des pays en développement (PED) ou des pays les moins avancés (PMA), fondée principalement sur l'intensification et l'utilisation de variétés de céréales à hauts potentiels de rendements.
Le terme « révolution verte » désigne le bond technologique réalisé en agriculture au cours de la période 1960-1990, à la suite de progrès scientifiques réalisés durant l'entre-deux-guerres. Elle a été rendue possible par la mise au point de nouvelles variétés à haut rendement, notamment de céréales (blé et riz), grâce à la sélection variétale. L'utilisation des engrais minéraux et des produits phytosanitaires, de la mécanisation et de l'irrigation y ont aussi contribué. Elle a eu pour conséquence un accroissement spectaculaire de la productivité agricole (mais les estimations de cette augmentation restent encore très controversées) et a permis d'éviter les famines catastrophiques, avec pour résultat une augmentation sans précédent de la population mondiale depuis 1950.

On ne doit pas chercher à réinventer la roue mais tirer 
profit des réussites des pays asiatiques et sud-américains.

On ne doit pas chercher à réinventer la roue mais tirer profit des réussites des pays asiatiques et sud-américains. Le Mexique est le premier à se lancer avec la création en 1943 de l'Office of Special Studies, né de la collaboration entre la Fondation Rockefeller et l'administration présidentielle de Manuel Ávila Camacho au Mexique. Mais c’est l'arrivée au pouvoir de Ávila Camacho qui marque un changement décisif de cap. 
Le nouveau Président souhaite en effet rendre l'agriculture mexicaine capable de soutenir l'urbanisation et l'industrialisation croissantes du pays. Le gouvernement mexicain investit ainsi massivement dans les infrastructures pour l'irrigation des plaines et plateaux semi-arides. Sous son impulsion l'adoption de nouvelles semences de blé se répand, principalement parmi les gros agriculteurs du Nord et du Nord-Est. Pendant toute cette période, un organisme public, le Conusapo, continue de protéger l'agriculture mexicaine des variations du marché mondial.

L'augmentation de la production de blé figure parmi les effets les plus spectaculaires de la révolution verte au Mexique. Si elle était en augmentation constante depuis les années 1920, elle connaît un saut quantitatif important, dû à la fois à l'augmentation des rendements et à celle des surfaces cultivées. Le Mexique est devenu auto-suffisant en blé en 1951 et a commencé l'exportation de cette céréale l'année suivante alors que dans le même temps sa population augmentait fortement.



L'efficacité des variétés produites par ces centres de recherche est toutefois restée subordonné à la mise en place de systèmes de culture complexes et coûteux. Partout où elle a été menée avec succès, la révolution verte a donc nécessité une politique étatique volontariste qui s'est généralement traduite par :
• des subventions à l'utilisation des intrants chimiques (pesticides, fertilisants...)
• un aménagement du territoire en matière de maîtrise de l'eau (irrigation)
• des subventions à l'achat des semences
• une protection des prix des matières agricoles.
L'Inde est devenue le second pays à expérimenter la révolution verte, à la suite de la collaboration de la Fondation Ford et de l'État indien. La politique mise en œuvre par le ministre de l'agriculture Chidambaram Subramaniam s'est appuyée sur l'incitation à l'utilisation des semences de blé à haut potentiel de rendement sur un programme visant à encourager le développement de l'irrigation et d'une recherche agronomique locale. À la fin des années 1970, le rendement du riz avait augmenté de 30% permettant à l'Inde de faire face à la croissance de sa population sans subir les famines récurrentes qu'elle avait connues dans les années 1960 et particulièrement celle de 1966 qui fit des milliers de morts. La révolution verte assura des récoltes abondantes dans les États semi désertiques tels le Pendjab. Ce dernier, qui était dans les années 1950 un état aride et pauvre, est aujourd'hui l'un des plus riches d'Inde. La malnutrition reste cependant largement répandue dans l'ensemble du pays.

D’autres pays on emprunte ce modèle gagnant, ont et ont rompu avec le cycle des famine
Pour ceux qui ne sont pas encore rebutés par les mathématiques, ce processus peut être résumé par la formule : RV = aVHR + bNKP + cH2O+d, mettant l'accent sur la combinaison de facteurs essentiels que sont l'utilisation de variétés à haut rendement (VHR), d'intrants (NKP, soit des engrais ou produits phytosanitaires) et l'importance de l'irrigation (H2O). a b c sont des constantes positives et un terme aléatoire ou d’erreur.

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